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Sur le bassin du Lot comme ailleurs, de nombreux ouvrages font obstacle à la circulation des espèces piscicoles et au transport des sédiments. Ces ouvrages peuvent s’opposer à la continuité écologique dans le sens amont-aval comme les chaussées, seuils ou barrages ou à la continuité latérale comme les protections de berges. La plupart d’entre eux présentent une faible hauteur. Ils sont utilisés pour la production hydroélectrique, pour la navigation, pour l’alimentation en eau potable, pour les loisirs… Mais beaucoup n’ont plus d’usage.
Ces obstacles sont perturbateurs pour le milieu naturel. Le plan d’eau créé par le seuil provoque un ralentissement et une uniformisation de l’écoulement. L’eau se réchauffe, la quantité d’oxygène dissous diminue et des algues se développent. La capacité auto-épuratrice du cours d’eau diminue. D’autre part, l’immobilisation des sédiments à l’amont de l’ouvrage contribue à la modification de la morphologie du cours d’eau. Les endroits propices à la vie et à la reproduction des espèces aquatiques se raréfient. Le déficit en matériaux à l’aval créé un phénomène d’érosion et d’enfoncement du lit.
La notion de "continuité écologique" a été introduite en 2000 par la directive cadre sur l’eau (DCE). L’amélioration de la circulation piscicole et sédimentaire contribuera ainsi à de meilleures conditions hydrologiques, physico-chimiques et morphologiques et donc à l’atteinte des objectifs fixés par la DCE.
La loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006 et la loi Grenelle 1 de 2009 apportent les outils pour faciliter la restauration des continuités. La LEMA réforme le dispositif de classement des cours d’eau et la loi grenelle 1 propose la création d’une Trame Verte et Bleue afin d’enrayer la perte de biodiversité et la mise à l’étude des aménagements des obstacles les plus problématiques pour la migration des poissons.
En attendant la mise en place effective de ces dispositifs, le gouvernement a décidé le lancement d’un plan national pour la continuité écologique, ceci afin d’organiser et d’accélérer les projets de restauration. Une liste d’ouvrages, identifiés comme prioritaires au titre du Grenelle de l’environnement, a été élaborée par département.
Sur le bassin du Lot, c’est dans le département de la Lozère que les ouvrages dits « Grenelle » sont les plus nombreux. Les services de l'Etat en Lozère et l'agence de l'eau Adour-Garonne ont sollicité l'Entente Lot pour porter une étude globale sur ce secteur, du fait de sa maîtrise d'ouvrage adaptée à ce type de portage qui permet de garantir que chaque ouvrage puisse faire l’objet de la même approche, de la conception technique aux critères de choix de la solution qui sera finalement retenue en concertation avec les propriétaires des ouvrages.
L’étude doit, dans un premier temps, permettre de préciser si les ouvrages identifiés sont franchissables. Sur les ouvrages qui le nécessitent, différentes propositions permettant d’assurer la restauration de la continuité écologique seront étudiées en précisant avantages et inconvénients. Au final, une solution sera retenue et détaillée afin de fournir aux propriétaires des ouvrages, un projet d’aménagement précisant la nature et le coût des travaux. Ce projet permettra à chaque propriétaire de réaliser par la suite les travaux de mise aux normes, de dérasement ou d’arasement de leur ouvrage, rétablissant ainsi la continuité écologique.